
Invitée par une agence locale, je suis partie, curieuse de découvrir cette île encore méconnue, qui offre 1001 paysages. Ce fut une expérience unique.
De l’Europe à Madagascar en passant par les Seychelles
J’ai choisi la compagnie aérienne Emirates Airlines pour me rendre à Madagascar. En plus d’être une compagnie fiable et excellente, Emirates propose une escale à Mahé (île principale des Seychelles) sur le trajet vers Madagascar, à l’aller comme au retour. Cela m’a permis de visiter, avec un seul billet d’avion, Madagascar et les Seychelles, une combinaison idéale !
Voyager à Madagascar, c’est plonger dans un monde à part, où les paysages et la culture se mélangent dans une harmonie surprenante. Lors de mon périple, j’ai eu l’occasion de traverser des régions aux contrastes saisissants, d’explorer des parcs naturels exceptionnels, et de découvrir un peuple chaleureux et résilient.
Dans cet article, je partage avec vous mes coups de cœur, pour vous donner un avant-goût de ce que cette île magnifique peut offrir aux voyageurs en quête de dépaysement et d’aventure.
Programme d’un voyage haut en couleurs et en saveurs
Après une longue nuit et journée de vol, je suis arrivée à Madagascar, où j’ai été accueillie par l’agence et conduite dans un petit hôtel non loin de l’aéroport, idéal pour commencer et terminer le séjour. Les chambres étaient très confortables, avec une piscine et un restaurant où le menu varie en fonction des arrivages, garantissant ainsi des plats frais. Haaa, le poulet au coco et à la vanille !
Le lendemain, nous avons commencé notre périple en jeep 4×4 (indispensable !) accompagné d’un chauffeur/guide et d’une guide francophone. Nous étions bien entourées (nous étions trois agentes de voyage) pour ce voyage magnifique et inoubliable. Le circuit que nous avons fait en une semaine, en suivant la RN7, se fait habituellement en deux semaines. Certains endroits méritent vraiment qu’on s’y arrête quelques jours pour mieux s’en imprégner. Tous les hôtels où nous avons séjourné et que nous avons visités étaient excellents : propres, bien situés, avec des petits-déjeuners délicieux, un personnel très aimable et toujours souriant ! Beaucoup d’éco lodges, où l’écologie est une véritable valeur, étaient simplement extraordinaires.
Nous avons rendu visite à de nombreux artisans tout au long de notre périple. Ces rencontres m’ont beaucoup impressionnée : avec peu (presque rien), ils réalisent des merveilles, chacun dans sa spécialité. D’habitude, lors des voyages, ce genre de visites peut souvent être perçu comme trop « commercial », mais à Madagascar, j’ai pris un immense plaisir à découvrir leur savoir-faire. Bien sûr, l’objectif est aussi de vous vendre un souvenir, mais ils conservent toujours leur bonne humeur et leur sourire, même si vous ne faites pas d’achat. Quelques sous laissés derrière vous peuvent avoir un impact tout aussi positif !
Quelques exemples d’artisans
- Ambagolampy : atelier de recyclage de l’aluminium. Ils font fondre l’aluminium récolté pour fabriquer de nouvelles casseroles ou divers objets décoratifs ou utiles.
- Antsirabe : atelier de fabrication de modèles réduits de pousse-pousse, voitures, vélos… tout fabriqué avec du matériel de récupération ! Cela va des canettes en aluminium au matériel médical périmé. Une ingéniosité incroyable et des résultats splendides ! Toujours à Antsirabe, atelier de transformation de la corne du zébu. Le tour est fabriqué à partir du moteur d’une machine à lessiver !
- Ambositra, atelier du bois.
- Ambalavao, visite d’une fabrique artisanale de papier « Antemoro », héritage de la civilisation arabe sur l’île. Découverte également d’une fabrique familiale de soie.
Les points forts de notre voyage
ANTANANARIVO
Capitale de l’île, surnommée familièrement Tana ! Nous avons exploré le centre-ville à pied et en voiture. La ville est fascinante, construite sur trois niveaux : la haute ville, où se trouve le palais de la reine, la ville intermédiaire, centre administratif avec ses meilleures boutiques, et la basse ville, le quartier commercial. Visite d’hôtels : mon coup de cœur a été l’hôtel Le Louvre, un ancien supermarché construit dans les années 30 par Eiffel. Le boutique hôtel La Varangue était également très original, avec une exposition permanente d’objets anciens.
ANTSIRABE
La route jusqu’à cette ville traverse des paysages ruraux, des villages aux toits de chaume, des vallées, des rizières, et des champs de légumes. C’est le deuxième grenier à riz de Madagascar. Découverte d’une ville agréable aux grandes avenues verdoyantes en pousse-pousse, moyen de transport local. Mon hôtel coup de cœur : l’Ecolodge La Chambre du Voyageur, une petite structure gérée par un couple franco-malgache, un véritable oasis de paix et de verdure. À recommander absolument !
RANOMAFANA
En suivant la RN7, nous nous sommes arrêtées à Manandona pour admirer les rizières en terrasse et la chaîne montagneuse d’Ankaratra, le troisième sommet du pays, recouvert de forêts de pins et d’eucalyptus. En approchant de Ranomafana, la végétation devient luxuriante, avec une forêt tropicale dense et de petits villages où l’on trouve des bananes et du charbon (une cause importante de déforestation). Ranomafana est l’endroit idéal pour des randonnées diurnes ou nocturnes, accompagnées de guides locaux, pour observer les lémuriens, des oiseaux, des reptiles, des lézards, des papillons, et bien d’autres espèces. On y découvre aussi une faune exotique, des orchidées, des paysages montagneux et des cascades époustouflantes, sans oublier les sources thermales qui ont donné son nom à l’endroit : Ranomafana = eau chaude. Nous avons logé à l’hôtel Centrest, très bon hôtel, bien situé.
FIANARANTSOA
Centre religieux catholique et siège des Jésuites, cette ville abrite de nombreuses écoles et universités réputées. C’est aussi la capitale des Betsileo, une tribu des Hauts Plateaux. La ville est construite sur trois niveaux, à l’image de Tana. L’hôtel coup de cœur : La Villa Sylvestre, une chambre d’hôtes aménagée dans une ancienne demeure datant de 1920, offrant une vue splendide sur la ville. Nous avons également visité un hôtel-restaurant géré par une école hôtelière, une très belle découverte.
AMBOLAVAO
Ensuite nous avons pris la direction d’Ambalavao, une région réputée pour ses vignobles et son marché animé, où chaque mercredi les zébus sont les stars de la journée. C’est une expérience un peu surprenante… et peut-être même effrayante pour les non-initiés. Le marché est bruyant, agité, et l’odeur se mêle aux cris des marchands et au passage des animaux. Mais c’est un spectacle fascinant, un véritable cœur battant de la vie locale.
En poursuivant notre route vers le parc naturel d’Anja, nous avons eu la chance de découvrir un endroit exceptionnel, géré par les villageois eux-mêmes. Ce parc n’est pas seulement un lieu de biodiversité, mais un modèle de gestion durable, dont les revenus permettent de financer l’école locale. Là, nous avons croisé une tribu de lémuriens, dans un cadre naturel à couper le souffle. Ces petits animaux, curieux et espiègles, étaient un véritable régal à observer.
ISALO
Tout en continuant notre route vers Isalo, nous avons traversé des paysages toujours plus impressionnants, avec la chaîne montagneuse de l’Angringitra en toile de fond. Cette région, marquée par son climat aride et ses montagnes de grès érodées, est un véritable paradis pour les amateurs de randonnée. Nous avons opté pour une petite excursion d’une journée dans le parc d’Isalo, une merveille naturelle qui semble tout droit sortie d’un autre monde. Les sentiers sinueux nous ont conduits à travers une végétation unique et endémique, peuplée de lémuriens et d’oiseaux rares, le tout sous un ciel d’un bleu éclatant. Les vues panoramiques sont tout simplement sublimes, et chaque pas nous rapprochait un peu plus du cœur de cette nature brute et indomptée.
LE SUD : TULEAR et IFATY
Après Isalo, nous avons pris la direction du sud, traversant des paysages de plus en plus arides, à mesure que nous nous approchions du désert sablonneux. Une halte à Ilakaka, petit village devenu une ville animée grâce à la découverte de filons de saphir, fut un moment marquant de notre voyage. Il y règne une atmosphère particulière, entre ruelles poussiéreuses et mines à ciel ouvert, où de jeunes hommes creusent, parfois sans grande sécurité, à la recherche du précieux saphir. C’est fascinant et un peu dérangeant à la fois, car derrière l’effervescence de ce commerce se cache une réalité bien plus sombre, où l’exploitation des plus vulnérables fait naître un sentiment de malaise.
Quelques kilomètres plus loin, nous avons visité l’Arboretum d’Antsokay, un projet de préservation des espèces végétales menacées, mené par un passionné de botanique, Hermann Petignat. Sur une superficie de 40 hectares, cet arboretum abrite une collection impressionnante de plantes rares, parfois uniquement présentes sur cette île. C’est un lieu où l’on ressent l’urgence de la préservation de la nature, mais aussi un véritable sanctuaire pour la flore endémique. Le site est paisible, et la visite est une excellente occasion de découvrir la richesse et la diversité de la végétation malgache. Un restaurant succulent et un petit hôtel complètent ce projet de préservation.
Mais la route ne s’arrête pas là, et en continuant notre chemin, nous avons découvert l’un des symboles les plus emblématiques de Madagascar : les baobabs. Ces arbres gigantesques, aux troncs noueux et aux formes surprenantes, dominent le paysage. Leur majesté et leur singularité apportent une touche presque magique à cette partie du monde. Ces baobabs, qui semblent se dresser fièrement contre les éléments, ont quelque chose de rassurant et d’éternel.
Un peu plus au sud, nous avons fait une halte dans le parc national de ZOMBITSE, une forêt tropicale semi-sèche où la biodiversité est tout simplement époustouflante. Entre forêts sèches, marais et savane, ce lieu regorge de vie, avec des lémuriens sautant d’arbre en arbre, des oiseaux endémiques qui chantent à tue-tête, et des orchidées cachées dans les recoins les plus secrets de la forêt. L’atmosphère, à la fois humide et chaude, créait une ambiance de mystère, où chaque pas semblait nous faire découvrir un nouvel aspect de la nature malgache.
Ifaty
Enfin, après des jours de voyage à travers cette île aux mille facettes, nous avons atteint notre destination finale : Ifaty. Ce petit coin de paradis, situé sur la côte sud-ouest de Madagascar, est un véritable havre de paix, où les plages bordées de cocotiers offrent un panorama à couper le souffle. Le sable est d’une blancheur éclatante, l’eau de l’océan Indien incroyablement chaude, et la tranquillité du lieu est parfaite pour se ressourcer après cette aventure. Nous avons eu la chance de découvrir les villages de pêcheurs Vezo, qui vivent au rythme des marées. Nous avons assisté à leur retour de pêche, un spectacle haut en couleur, avec les pirogues qui s’approchent lentement du rivage et les pêcheurs qui se hâtent de décharger leurs prises. L’expérience était d’une authenticité rare, et nous avons partagé un moment inoubliable avec ces familles.
Un vol intérieur nous a ramené de Tulear à Antananarivo.
Madagascar est une île qui ne ressemble à aucune autre. Entre ses paysages grandioses, sa faune et sa flore uniques, et la chaleur de ses habitants, elle offre une expérience de voyage hors du commun. Chaque étape de ce périple a été une découverte, un émerveillement constant, et je suis convaincu que ceux qui chercheront l’aventure, la nature et l’authenticité trouveront ici un paradis à explorer. Si vous êtes en quête d’une destination qui sort des sentiers battus, qui vous pousse à la rencontre de l’inconnu et à la découverte de trésors naturels, Madagascar est la réponse. L’île aux mille visages vous attend, et elle n’a pas fini de vous surprendre.
Les infos bonnes à savoir pour votre voyage à Madagascar
- Les meilleures saisons pour partir sur cette île sont durant la saison sèche, qui s’étend environ d’avril à octobre.
- Les routes sont en très mauvais état. Il est donc déconseillé de louer soi-même une voiture, ce qui peut s’avérer dangereux et faire perdre beaucoup de temps en cas de panne.
- L’île connaît une pauvreté assez marquée. En dehors des villes, les maisons, souvent construites en dur, n’ont ni eau courante, ni électricité. Malgré cela, l’atmosphère y est chaleureuse et le sourire, ainsi que la gentillesse des Malgaches, sont omniprésents.
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